Le temps est venu de reprendre la route. Prés de 2 jours nous attendrons à Kigoma l'"ordinary train" , réservé, mais « problem on the train, come tonight hakuna matata » puis le soir « come tomorrow hakuna matata» et toujours cette foule assise fatiguée, soumise et résignée dans le hall de gare blafard. Nous décidons sagement de prendre le bus direction Mto wa Mbu au nord du pays.
Routine de l’autobus africain.
Réveils vaseux, nuit noire sac au dos, station noire de monde noir, changements de programmes, négociations emoussantes, billets retirés des poches, chargement à bloc, tassement des sacs, calage des fesses, bébés langés, rondeurs encastrées. Puis démarrage, chahut de la télé, chemins de terre défoncés, secousses et vibrations incessantes, claquement des parois, essorage grande vitesse, balancements, sueurs froides mêlées de poussière dans le pli des yeux, des membres, cheveux rêches, terre sèche. A défaut de ceinture, airbagages sur les genoux, que la chance soit avec nous et avec notre esprit amen nous à bon port. Répits du goudron, décantation des émotions, sommeil éveillé, pauses express, pipis contenus, menus encas de bananes et cacahuètes exquises, grillées comme le paysage. Sel de roche, huile de palmiers, pains de savons bleus proposés bras tendus aux fenêtres pour alimenter l’interminable machine.
2 jours de lessiveuses sur roue desquelles nous sortons rincés et si sales à la fois.
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