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Notre invitation au voyage !



Biodivercyclos : point d’orgue !


(Poème introductif)


« Heureux d’avoir vécu un fabuleux voyage

D’expériences inédites avoir fait belle moisson Et puis sommes retournés pour besoin et raison Vivre en notre patrie le reste de l’été


Mais me dis je quand reverrai je

de ces campements de yourtes Fumer la cheminée et en quelle saison… ?» …



Mes maux avec mes mots (Linda)


Vous savez déjà presque tout. La lecture du dernier post vous a tenu en haleine et vous avez déjà partagé une grande partie de nos dernières aventures grâce à l’écriture intense de Jérôme.


Je ne reviendrais donc que brièvement sur mes 3 séjours en hôpital à Bishkek, Istanbul et Grenoble. Passant des services intensifs aux services classiques en 24h, durée suffisante pour faire (3 fois) un check complet de mon état cardiaque et vérifier le diagnostique : tachycardie ventriculaire provoquant des crises d’arythmie.


Comment imaginer,


Evoluant dans une vallée aride, balayée par les courants orageux. La route caillouteuse nous laisse admirer les montagnes à perspectives fluctuantes à mesure que les nuages découvrent les sommets. Nous sommes où nous souhaitons être. Au milieu d’une nature vierge, dont l’homme jouit sans la dominer, où les animaux paissent sans détruire, où le repos des ancêtres s'intègre harmonieusement dans le décor.


Comment imaginer


après 10 mois de voyage en famille, nos arrivées dans un nouveau pays deviennent de plus en plus fluides, agréables, nous nous intégrons facilement à notre environnement et prenons plaisir à observer nos voisins, vivre comme eux, s’associer à leur quotidien en provoquant la rencontre, l’échange, même si jamais ils n’avaient imaginé qu’il fut si simple de partager de tels plaisirs.


Comment imaginer


Alors que j’avançais, heureuse, sur mon vélo, les cheveux au vent, les yeux dans la poussière, le sourire aux lèvres, le long d’une rivière tumultueuse et de bosquets verdoyants abritant quelques animaux. Les rares villages de terre se détachant à peine du paysage minéral.


Comment imaginer


que mon corps m’arrête brutalement ! que mon coeur me ralentisse à tel point que je ne puisse plus pédaler ! Je ne voulais pas. Ce n’était pas possible pour moi, de m’arrêter, là , maintenant … au ralenti, je continuais mais mon petit mari m’a bien fait comprendre,qu’en fait, je n’avançais plus, qu’il ne m’était pas possible de continuer … alors je me suis posée, reposée, jusqu’à sentir que même arrêtée, mon état ne s’améliorait pas et de décider de rejoindre la capitale…


En arrivant à la clinique cardiologique, j’étais en crise d’arythmie. Ne comprenant pas trop ce qu’il se passait, allongée sur la table de cardiographie, je patiente… Les infirmières n’arrêtaient pas de déchirer mon analyse de recommencer, 1 fois, 2 fois,.. 5 fois, 6 fois… je m’impatiente finalement,… votre machine ne fonctionne pas ou quoi !? … puis le cardiologue arrive, et me parle enfin en anglais … “you have a problem, we will keep you in intensive care and prevent your heart from stopping” !!!! …. silence …. transfert vers les soins intensifs en passant devant Jérome et les enfants qui sont tout de suite prévenus d’une possible gravité de mon état … tout le monde se prépare autour du moi, les electro chocs sont prêts, au cas où … j’attends 1h, 1h30 en maintenant une respiration forcée alors que des “boums” irréguliers me secouent le thorax et que le personnel regarde l’oscilloscope au dessus de ma tête avec circonspection… Puis le cardiologue arrive, fait une échographie et m’injecte un produit : 30 sec plus tard, tout est terminé, tout va bien, je suis “sauvée” !!! Tout le monde est soulagé, et je me fais confirmer: mon problème est la forme la plus bénine des tachycardies ventriculaires, je peux me rassurer … petit SMS à Jérome … soulagement général !! Je réalise que ces dernières minutes/heures ont été encore plus violentes pour ma petite famille que pour moi...


On m’administre un traitement pour éviter ces crises mais mon coeur continue de s’emballer un peu vite, je ne me sens pas sereine.


La suite n’est que transferts ultra-sécurisés et approfondissement d’analyses jusqu’à ce qu’on m’annonce à Grenoble que mon souci est “gênant” mais “bénin”. Globalement pas de risque mortel, juste le coeur qui tape trop vite, irrégulièrement même, et cela se soigne. Vrai soulagement…


Et puis le temps passant, les émotions s’estompant, les prières opérant, les effets viraux s’amenuisant, les combinaisons médicamenteuses évoluant, mon souci se résorbe presque de lui-même, la médecine me soutient mais je sens bien que pour retrouver mon état d’avant, je dois cheminer, trouver des alternatives, du repos et profiter de tout l’amour qui m’a été transmis durant cette difficile période et qui continue de m’être témoigné pour me ressourcer et me rétablir complètement.


Je ne saurais répondre suffisamment chaleureusement à tous vos messages, votre soutien, vos prières et autres matières qui nous ont aidé à vivre cette période stressante.


C’est donc un message de profonde gratitude que je vous transmets par ce post.

MERCI à vous tous pour avoir suivi nos aventures, même les plus difficiles.

MERCI à vous tous pour vos retours sous toutes leurs formes, même ceux qui n’étaient pas exprimés, nous les avons reçus.

MERCI BEAUCOUP d’être là et d’être nos familles, nos amis, nos proches.

MERCI pour tout l’AMOUR que nous avons reçu !


Je regrette d’avoir mis fin à notre voyage de manière si abrupte. Nous avions encore plein de rêves. Cela nous donne une bonne raison de repartir, plus tard, encore un peu différemment sûrement. Nous continuerons à vivre ce voyage en le partageant avec vous. Et nous poursuivons notre chemin profitant de la liberté que nous nous accordons encore quelques semaines pour vivre des moments exceptionnels, en France chez vous, chez nous avec cette même envie de partage.



(L’expérience du voyage - Jérôme)


Les jours et les mois s’égrainant, cette année presque libre et heureuse sur la route, notre véritable demeure, arrive à son terme.


Joie et excitation de nous retrouver enfin réunis en famille, entre amis.

Les dernières semaines furent stressantes, et l’emballement inquiétant du coeur de Linda pourrait suffire à masquer le bonheur vécu tous les 4 durant cette année.


Mais, à présent rassurés sur la santé de notre moitié ou maman adorée, comment chasser de notre esprit ce proche passé fastueux, s’éloignant inexorablement du rivage du présent. Voyage à jamais marqué dans notre ADN, tatoué sur nos corps, fixé dans nos méninges, et même gravé au cœur !


Nous avons vu la vie des gens dans leur si grande diversité, assemblé quelques pièces de cette fabuleuse mosaïque culturelle de l’humanité.

Dans l’étroitesse des possibles enserrant de nombreuses gens rencontrées, très souvent confrontées à des quotidiens difficiles, des lendemains incertains, notre voyage a pu nous l’espérons insuffler à notre passage un vent de liberté, de nouveauté, un once de respect, nouer un lien fraternel entre des mondes éloignés.

Nous nous demandions souvent si les gens nous ayant offert l’aide, l’hospitalité ou simplement la conversation nous avait rendu heureux, ou bien le contraire.


A ces moments partagés, ces accueils improvisés, ces pouces levés, ces klaxons joyeux, nous répondons Asante Sana, Thank you, Obrigado, Muchissimas Gracias, Merci, Teshekur Ederim, Rachmat, Bolchoye Spassiba !

David Balthazar, Amoldayo, Mr Haskim, Luis, Sunduk, Emil, Nasser, Veniera, Saltamat, Gulianda, Helene, Danillo, Camila, Cristian, Marisol, Rafaelito, Guillermo, Raquel, Douglas, Jim, Coco, Gabi et Katrin….et d’autres encore êtes devenus de nouveaux amis. Liaisons fraternelles, vous donnez corps à notre voyage, perspectives respectives dans nos horizons pour de possibles retrouvailles, qui sait… ?. Grâce à vous, un tel voyage n’a pas de fin.


Nous avons vu aussi un peu de notre vie intérieure, forte de confiance, de sensibilité et d’émotion, vulnérable aussi face aux foudres du virus à couronne.


Ainsi, cœurs livrés à la rencontre, corps livrés sous le ciel parfois sans répit étendue de calme, sommes nous passés par nombreux états et sentiments : détermination sans concession, confiance sans faille, frissons d’émerveillement, ode à la vie, douleur d’impuissance, rage d’injustice.


Le voyage nous a montré notre petitesse, notre fragilité, fait prendre plus que jamais conscience que si la vie et la mort vont de pair, il convient de profiter intensément de la première, nettement plus éphémère que la seconde.

Avant la poussière, les os : la terre, l’eau, la chair, les mots…


Au pied des volcans, dans les forêts humides, au cœur des grands espaces désertiques, voguant parfois sur les rivières lacs ou océans, dans les airs aussi, nous avons senti le pouls de la Terre rythmant avec le notre, parfois impétueux, parfois fluide et calme.


Nous nous sommes aussi trouvés nez à nez avec des bêtes libres et sauvages, par centaines, recluses à l’abri des hommes. Regards d’ailleurs : celui rieur des dauphins de Zanzibar ou d’Amazonie, hautain de la lionne, humain de l’éléphant tanzanien, extatique de la maman paresseux colombienne, curieux du baranquero ou du coq de roche péruvien, inquiet du petit tamarin lion doré brésilien ou de la vigogne bolivienne, perçant du condor des Andes, ou encore fantomatique (non vu) de la panthère des neiges kirghizes, tous nous disaient yeux dans les yeux : laissez nous vivre et nous reproduire en paix, protégez et développez nos espaces vitaux, ne nous chassez plus !

(La nostalgie du retour)


Mais voilà, à présent, nous sommes de retour.


Du sérieux !

Se remettre en selle sur nos chemins quotidiens. Nécessaire, ce retour conclut l’histoire de cette année libre et détachée. Sans cela, quel équilibre mental dans une errance encore prolongée ?

Mais si le départ est la fête de tous les possibles, une porte ouverte à notre curiosité, une promesse de vie augmentée, le retour est immanquablement terni d’amertume.


Après cette vie libre, cosmopolite, imprévue, sans œillères, à même la vie des gens d’ailleurs, le temps de l’indifférence est proche. Quitter notre costume d’étranger, la fête est finie ! Habiller comme de coutume notre vie commode, fidèle, rassurante, que le temps dévorera à pleines années.


Retourner en notre logis après cette longue absence, une expérience étrange, déjà vécue , que l’on peut à peu prés décrire ainsi :

Roulement vers la maison, partagés entre excitation et amertume. Etrange sensation que d’arriver chez nous comme des hôtes, tant habitués à l’être, étrangers même à notre demeure. Retrouvailles joyeuses avec Anakin, la panthère des canapés. Les poules, elles, ont contribué à nourrir une renarde et ses petits ce printemps, l’éleveur doit se montrer bon joueur… et concéder un peu de place au sauvage, non ?


Rien ne parait pourtant foncièrement changé… Si, évidemment : nous !


Nous ranger, donc ! ? Non merci ! Difficile de s’y résoudre. Non que notre vie manque d’intérêt, mais d’autant de variété.


Comment laisser l’horizon et le soleil s’éteindre derrière les falaises du Vercors, quand nos pensées s’envolent sous le couvert des forets tropicales, sur les flots des rios gonflés par les moussons, dans la jungle des villes tentaculaires ou sous le ciel immense des steppes d’altitude, vers ces paysages que nous avons goutés, ces gens que nous avons connus, aimés, et tous ceux que nous ignorons encore ?


Comment faire que ces désirs immenses, cette insatiable énergie ayant permis de les assouvir pour partie, ne laissent place à une profonde mélancolie, un ennui rongeur ?

Comment partager ces terres, ces cieux, ces hommes et femmes, ces bêtes aperçus là bas,

étrangers que nous sommes dans notre propre quotidien ?


Evidemment : prendre le bonheur chaque jour pour postulat ! A quoi bon perdre son temps à bougonner ou nourrir des regrets ? Cultiver notre curiosité, se concentrer sur les merveilles aux portes de chez nous, rechercher l’exotisme au plus proche. Accepter que le passé est à ranger à l’étagère des souvenirs, et que seul le présent compte, le meubler joliment et y prêter densément attention.


(Notre invitation au voyage)


Aussi parmi nos projets à court terme, allez là où on se sent bien !

Et à part « perdus dans la nature », il y a deux endroits où on se sent bien : chez nous…et… chez les autres !

Chez nous…on peut pas trop encore y aller alors… vous voilà prévenus !

Sédentaires, restés à "Quai, Claix, Quaix ou ailleurs", cloitrés trop longtemps par les injonctions ministérielles, Gare à vous ! Nous arrivons, et serons contagieux !


Mais rassurez vous : fini les « sans rendez vous et culottés nous irons dormir chez vous en terre inconnu », vous serez prévenus, même en terrain connu, de notre passage.


Heureux convives attendus des proches. Passée l’émotion des joyeuses retrouvailles, sans doute à un moment nous lancerez vous gentiment : Alors, c’était comment ce voyage ? Ou, paraphrasant plus poétiquement Baudelaire : Voyageurs ! Dites : qu’avez vous vu ?! Un pays préféré, un moment inoubliable, une rencontre plus forte que les autres ?!


Comment pourrons nous dire, synthétiser, l’indescriptible liberté, légèreté et félicité du voyageur au long cour, le corps encore oscillant dans ce profond mouvement chaotique du voyage, les sens encore baignés dans ce récent passé, les oreilles pleines du fracas des transports, de langues étrangères, les yeux dans ces regards d’ailleurs, les papilles ravies de cuisines raffinées, sonnés d’avoir ouvert grandes nos mirettes sur quelques chemins du monde ?

« Puissions nous rétorquer sans trop de platitudes

et puiser tous ensemble à votre convenance

dans « Biodivercyclos *» sous toutes ses latitudes

notre butin de souvenirs et d’expériences… »


* Encyclopédie voyageuse Volume 2/ Bibliothèque mentale des Buffiere / Ed 2021.



Nous élirons ainsi domicile chez vous pour temps indéfini...


Aventuriers insatiables vous nous pensez peut être, incapables de nous « pauser », aussi doutez vous du temps que nous pourrons rester à faire chez vous somme toute pas grand chose, sinon nous raconter notre année passée, celle qui vient, prendre plaisir à être ensemble.

Mais qui dit que le confort, le familier de (n)vos logis ne soit pas propices à vivre ensemble des instants particuliers et inoubliables, de nature à nous éterniser un peu… ? :

déraper sur un glaçon, malencontreusement frôler la grille du barbecue, se réveiller avec un mal de tête ou se faire griffer par le chat, suffiront amplement à nos ambitions aventureuses (pourvu qu’on évite les urgences sanitaires).

Et puis vous verrez c’est facile, dés que le vent soufflera, nous repartira, dés que l’ennui nous gagnera, nous serons plus là …tatatann…


Explorateurs vous nous pensez peut être, Explo « raseurs » vous nous trouverez surement !


Au risque nous faire mythomanes brodant sur notre virée vacancière, vous serez soumis au feu de nos tribulations. Vous contant les paysages grandioses, les rencontres et péripéties exotiques, nous vous conduirons jusqu’à « Boring Peak»* ( *terme inventé, « sommet de l’ennui » en anglo-russe), mais pas avant d’avoir rassasié votre imaginaire par d’excitantes escales à Zanzibar, Kigoma, Paraty, La Paz, Copacabana, Uyuni, Santa Rosa de Yacuma ou de Cabal, Medellin, Buenaventura ,Carthagène des Indes, Cuzco, Bishkek ou Jalalabad… ! Phares parmi les phares jalonnant à jamais la mémoire de notre épopée…


Vous nous direz en retour un implacable Delta indien, un Saniter Pass où l’on apercevrait le Mont Pfeizer, ou encore une piqure du Spoutnik dans l’Astre Zeneka, mais nul vaccin contre la Covid ne vous immunisera contre ces récits de voyages.


Nous serions contagieux, et de la plus perfide façon !

Vous n’en pourrez plus de rester à Claix, Quaix, quai ou ailleurs. Premiers symptômes, les sirènes du lointain vous chatouilleront les tympans. Pris de la fièvre du départ, si vous n’y prenez garde, votre seul salut sera de larguer vous aussi les amarres !


Alors vous partirez de par le monde, jusqu’à la terre du bout des routes, que nous vous souhaiterons moins entravées que les nôtres. Rédigerez au soir sur un carnet à feuille de riz, en tout petit, votre propre journal de voyage, entremêlé de poèmes délicats et billets d’humeurs passionnés, que vous nous enverrez comme de bien entendu.


Nous prendrons ainsi un profond et malin plaisir à vous lire passionnément, habitant densément l’instant, l’hiver auprès du poêle, chat sur les genoux, prés d’une tasse fumante, ou l’été à l’ombre du cerisier, accompagné d’un Mojito, lors d’un de ces jours habituels, de ceux qui précèdent sans prétention le précieux reste de notre vie…


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