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Macchu Pichu : un trésor qui se mérite...

Notre objectif à présent : celui de tout voyageur qui vient un jour au Pérou. Cette ancienne cité, ce village dans les nuages oublié durant des siècles, chef-d’œuvre artistique, architectural et technique de la civilisation inca, perché sur un promontoire rocheux.


Le Macchu Pichu au Pérou, une des plus grandes merveilles d'Amérique du Sud

, qui permet aux européens de se repérer et placer facilement le pays sur le planisphère. L’équivalent pour les péruviens serait par exemple la bastille de Grenoble pour la France.


Plusieurs manières bien différentes d’accéder au site.

1-sportive et carte bleue : le trek des incas sur 4 jours à pied accompagné d’un guide, interdit en ce moment

2-confort et carte bleue par le train en or massif jusqu’à Agua Calientes, puis un bus jusqu’aux hauteurs du site

3- la méthode radine et vadrouilleuse des routards renseignés.


A l’aller nous optons pour cette dernière.

Depuis Cuzco : Collectivo Fangio, grand bus noir fumant (le chauffeur tout sourire le stoppant dans plusieurs boui boui pour arroser le radiateur), voiture taxi japonaise aussi fiable que déglinguée, Touktouk poussif, plein de nous comme un œuf vacillant entre les nids de poules, nous conduisent de longues heures entre gouffres et vallées, estomacs ballotés tous azimuts.


Depuis un col à 4500m, nous retrouvons à force de descente la végétation et la douceur amazonienne. Moi pas peur, moi « Non, pas le vertige, non… !!! », mais moi pas tranquille quand même …quand le grand bus penche et craque dans les virages en épingle au dessus du rien, quand front à la vitre on ne distingue plus le bord de la route mais le vide abyssal pendant des kms…Lorsque le chauffeur s’arrête pour contrôler qu’il n’a pas perdu une partie de son bus, nous en profitons : corosols avocats bananes oranges, euhh vous êtes surs madame cela fera 6 sols (1,5eur) pour tout çà… ?!


Dodo bien au chaud à Santa Theresa, après de belles gambades jusqu’aux Aguas thermales délassantes, où comme nous même le soleil finira par se reposer.

Au matin c’est reparti, le Touk touk tangue quelques kilomètres, parfois dans le lit d’un ruisseau tombant à pic à notre gauche puis nous arrivons ainsi en plus d’une journée depuis Cuzco à Hydroelectrica. Les hispaniques aurait quand même pu faire preuve d’un peu de Fair play et l’appeler « Hydroelectr’Incas », nul doute que ces derniers eut su exploiter eux aussi les flots démontés pour faire du courant si on leur en avait laissé le temps…

Arrivés là, finies les embarcations à moteur, le chemin continue dans l’étroite vallée à bord de nos seules jambes. Devant nous, plus une route, mais 11 kms de rails. L’Inca rail.

Eh oui l’alternative au train qui coute un rein, c’est de marcher sur les rails. Une merveille du monde, ca se mérite, tout de même.

Et puis onze kilomètres dans un environnement pareil, je veux bien me manger ça tous les jours à mon petit-déj’ !

Nous marchons d’un pas enjoué sur les traverses ou les cailloux, écoutons la rivière, la forêt, quand déboule au dessus de nos têtes un premier Gallitos de roca (coq de roches) , magnifique oiseau orange gris et noir (emblème du pays), puis un second peu de temps aprés..

A peine plus loin, furtive apparition d’un animal à 4 pattes non identifié, à poils longs et foncés doté d’un fessier gris.


Au pied de la montagne sacrée en début d’après midi, le dieu du soleil Inti nous fait encore croire à ses faveurs, mais le dieu Wifi jette de mauvaises ondes qui nous empêchent d’acheter nos billets en ligne. Bon pour un aller retour en mode trail au village d’Agua Calientes à 2kms pour les acheter au guichet, où la déesse carte bleue refuse toute transaction, décidément… Heureusement mon portefeuille contient juste ce qu’il faut de monnaie…mais qui tire les ficelles au dessus de nos têtes.. ?@

Plein d’espoir, nous montons les 1900 marches, certaines plus hautes que les genoux, en une heure de suées. Mais juste avant d’arriver à l’entrée du site, le ciel pactise avec les nuages puis jette ses foudres sur le piton. Trempés devant la dame à l’entrée, nous sommes la « déception » incarnée.

Nous allons devoir visiter le Machu Picchu sous des cordes d’eau, recouverts de ponchos en plastique, pieds baignant dans leur jus de chaussettes, sous peine de perdre nos chers billets valables ce jour. Tous ces efforts pour ça ! Linda ne va pas réaliser son rêve. On aurait du arriver plus tôt, ou plus tard, on est des vrais boulets en organisation de voyages…

« Dans pareille situation, l’important, c’est de garder son calme pour qu’une solution nous apparaisse tout naturellement »

Ainsi nous expliquons gentiment à la dame que nous sommes en peine, et elle nous autorise après consultation des chefs à revenir demain avec les mêmes billets. Mucchissimas gracias !!!! Nous n’aurions pas eu cette possibilité si le Dieu Wifi avait fonctionné tout à l’heure pour un achat en ligne. C’est certain les étoiles s’alignent à nouveau. Nous redescendons, fatigués mais forts de l’espoir du lendemain, le chemin transformé à présent en ruisseau.


Nous rejoignons Agua Calientes dans la vallée. Téléportés ici, vous seriez bien en peine de dire où vous vous trouvez ! On dirait une station de ski tropicale sans les remontées mécaniques ni les fondues savoyardes. L’équation mathématique « touriste égale vache à lait », largement répandue par le monde, est sensiblement modifiée à notre faveur cause pénurie de touristes. Nous trouvons ainsi un petit nid et 4 assiettes de riz à notre budget.


Bon, la météo nous annonce toujours mauvais temps demain, mais selon les statistiques, un certain pourcentage pour cent des statistiques sont fausses, donc on croit à notre étoile, aussi alignée avec le soleil que deux points forment une droite ! Voilà, encore une nouvelle journée qui se termine, longue et fatigante qui aura servi à préparer la journée tant attendue de demain ! Comme on le dit, les investissements d’aujourd’hui sont les profits de demain…


Vite au lit, nous faisons 4 « je vous salue, Inti » avant de tomber de sommeil. Le jour qui suit, exaltation des matins prometteurs. Le ciel est bleu, le soleil caresse déjà la fameuse cime convoitée.

Nous nous hissons une seconde fois, motivés comme jamais, sur le sentier en lacets dans la foret dense. Nous touchons au but.

En haut : la chance, l’honneur de contempler le Macchu Pichu sous son meilleur profil !

Photographies sous toutes ses coutures. Pas un chinois, ni un américain, quelques français et péruviens tout contents comme nous de ce moment privilégié.


Vertigineux vestiges, témoignant de la faste époque des Incas, préservé du temps par le désintéressement des conquistadores pour ce lieu trop reculé à leur yeux.


Cité manifestement conçue en vue d’une intégration et d’une profonde harmonie avec le milieu naturel.

Majesté du lieu, précieux joyau dans son écrin de nature.. Paysage d’une grande puissance émotionnelle.

Quelle harmonie quand l’homme et la nature parviennent à se comprendre !

Nid d’aigle émergeant de la forêt vivace. Crêtes escarpées, sillonnée de terrasses en pierre, escaliers sur le flanc de la montagne, pour des cultures aux premières loges sur les profonds canyons.

Quartiers d’habitation en pierre, terre et toits de chaume, momuments cérémoniaux : temples, fontaines, pierres sacrées, certaines aux formes d'animaux, condor, ailes déployées, puma et serpent, symbolisant respectivement ciel, terre et infra monde.

Nous pouvons y sentir la folie et la démesure, mais surtout la beauté, le gout de l’humain pour l’harmonie de son lieu de vie avec la splendide nature qui l’environne.


Au bout de 4 heures de beauté et sérénité sur notre piédestal, nous descendons bien conscients d’avoir vécu un moment inoubliable.


A Agua Calientes nous ne faisons pas de vieux os. Pour repartir, certains que le trajet aller nous avait donné notre lot d’aventures, et parce que nous aimons boucler des boucles, et parce que les trains nous manquent, nous nous en remettons à Pérurail et son train des Incas qui remonte la vallée de l’Urubamba en serpentant aux abord de la rivière du même nom. Confort et volupté à bord, bercés par la légère oscillation des wagons, ainsi qu’une douce musique andine. Le train est propice à la rêverie. L’atmosphère qui y règne, les roues qui claquent en cadence, suscite des pensées profondes. Il est doux de se laisser porter, attentifs au paysage, pour soulager l’esprit conscient, celui qui doit organiser l’arrivée de l’étape.

Au dehors défilent tour à tour et de bas en haut : rivière terreuse et bondissante, jungle épaisse, cultures agricoles, parois rocheuses et glaciers éclatants sous le soleil.







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