Alors que la canicule étouffe les parisiens que nous visitons le temps d' une escale, nous avons le plaisir d être déposés par Aurélia à l entrée du tunnel de notre voyage spatiotemporel.
Naviguant masqués de check point en check point dans un aéroport au ralenti, aux boutiques partiellement fermées, nous sommes soudainement propulsés dans les airs. Martin sourit calé au fond de son siège volant. Simon s'accroche au bras de sa maman plus inquiet.
Nous atterrissons de nuit dans l atmosphère chaleureuse et humide de l Afrique.
Sortant de l aéroport nous pouvons enfin nous débarrasser de nos masques, définitivement, puisque nous entrons dans un îlot dépourvu de Coronavirus. Karibu : bienvenue en Tanzanie !
Notre accueil à Dar es Salam, est des plus convivial et agréable. Martin et Simon trouvent, comme à la maison, des chats et des poules dans le jardin. A peine atterris ils sont invités à jouer avec les enfants et copains de la maisonnée, très vivante. Motivés par la curiosité et le jeu, nos fils se creusent les neurones pour comprendre leurs copains anglophones. Simon préfère le langage gestuel et détecte rapidement un complice de jeu chez Santos (8 ans) fils de Jane la femme de maison. Autour de Jane, et souvent sur son dos ou au sein évolue sa fille, la petite Sasha (16 mois). La bienveillance dont nous bénéficions contribue à rassurer petits et grands avant de se lancer à la découverte du pays.
Grâce à Jane, nous nous initions au swahili et apprenons à nous orienter dans le quartier de Kigamboni. Hébergés sur une péninsule en face de Dar à 10 min de la côte et nous en profitons pour accomplir le rêve des garçons : nager dans l eau paradisiaque et chaude de l océan indien sur une plage de sable blanc complètement déserte … (si on omet la dame qui gratte le sable récoltant les débris de coraux et coquillages par kilos)
Bénéficiant d'expériences africaines antérieures, notamment au Burkina Faso, Jérôme et moi retrouvons avec plaisir le bazar organisé africain, le royaume de la débrouille, les sourires, la plaisanterie.
Covid19 : Hakuna matata !
Cette expression populaire swahili signifiant « aucun problème !» prend tout son sens dès notre arrivée en Tanzanie. Sensation étrange que de laisser une France stressée et rejoindre une pays tranquille, ilot pour le moins serein vis-à -vis du coronavirus. Le pays étant peu affecté les gens se conforment aisément a la ligne directrice du gouvernement : générer un climat de peur et paralyser encore davantage l'économie , l'éducation, en appliquant des mesures de confinement ou de distanciation sociale serait très néfaste pour le pays déjà fragilisé par la désertion touristique.
Des seaux d'eau et savons liquides actionnés avec les pieds (un brevet à l'africaine) permettent de se laver les mains un peu partout, mais aucun port de masque, les sourires , palabres et vociférations continuent de maintenir les liens sociaux. Que de sourires et de bienvenues protocolaires à notre encontre : tantôt " habari ! manbo ! shikamo ! ou salama ! » auxquels nous tachons de répondre par la formule de convenance associée « nsuri ! poapoa ! marahaba ! » .
Nous nous acclimatons quelques jours à Kigamboni, quelques kms au sud de Dar es salaam, dans la magnifique et accueillante demeure traditionnelle de notre hôte membre du réseau warmshowers.
C'est surtout le temps de nos premières expériences exotiques.
Marchés agités hauts en couleurs : tenues, boutiques de tissus, étals de fruits et légumes tropicaux à même le sol, vendeurs ambulants en tous genres. Nous retrouvons également l’influence indienne ( chapatis, idlis, samosas)
Attentes, négociations, calage, bruit, secousses, poussière et contorsion les trajets en Daladala (bus locaux) ou sur le ferry.
Ballades dans le dédale des sentiers menant a l'océan, bordés de maison de terre et de jardins, ou de nombreux enfants jouent allègrement.
