Côte caraïbe : inoubliable Rincon del mar

Un autre des bouts du monde, où les gens vivent leur vie sans trop s’en soucier.. L’endroit, accessible par une vingtaine de km de piste, consiste encore en quelques dizaines de maisons alignées, formant une rue parallèle à la mer.

Nous répartissons les urgences… : longer à pied le littoral caribéen bordé de sable fin; dans les grands coquillages, écouter l’éternel écho de la mer ; siroter une noix de coco dans un hamac à l’ombre de son arbre ; voguer sur la mer des caraïbes vers l’ile aux oiseaux, où se rassemblent le soir des milliers d’oiseaux de mer, frégates, pélicans, rapaces.

Pêcher quelques heures au filet avec une dizaine d’hommes. Dans leurs yeux souriants, sertis du cuir ridé et halé de leur peau, on pouvait lire la mer étincelante sous le soleil.

Corps bandés dans un tir à la corde où les hommes gagnent leur pain quotidien en vidant méthodiquement ce que la mer contient de poissons. Heureusement, il en revient chaque jour, disent ils. La barque bien chargée, ils s’en retournent au village, suivis de volées d’oiseaux de mers, faisant leur festin des restes de poissons décrochés des filets.

Les poissons offerts pour ma modeste contribution ont le soir une saveur particulière.

Plongée en tuba, mais aussi en bouteille pour un beau baptême dans l’archipel San Bernardo, un maigre reclus à peu prés protégé du saccage des hommes, ancré au large à quelques lieues de la côte. En notre qualité de terrien, un nouveau monde s’offre à nous.

Ecrin de vie végétale et animale en totale symbiose, où toutes les couleurs, les formes et textures du monde aquatique sont offertes à nos yeux. Nous en perdons la notion du temps et descendons pratiquement une heure à prés de 12m dans cet aquarium vivant.

Nous devons cette expérience inoubliable à Jim….une belle rencontre, une de plus. Un breton avec lequel nous partageons, outre la même année de naissance, beaucoup de points de vue semblables autour de bonnes bières fraiches. Il décida, dans un lieu pareil, non pas de s’abandonner à vivre en se la coulant douce, mais d’y investir toute sa passion dans une auberge accueillante (Rincon del frances) ainsi qu’un centre de plongée.

La mangrove à l’arrière du village était encore il y a quelques années le dépotoir de la ville, où les gens entassaient leurs détritus pour pouvoir y construire de nouvelles maisons. Omar, notre guide, est de ceux qui nous font encore croire en nos rêves : « terres et mers libres où toutes les espèces puissent se multiplier en paix en équilibre avec les nécessités des hommes ».

Avec quelques mordus de son association écologique, ils ont mis 5 ans à tout nettoyer. Aujourd’hui ils y promènent les touristes avec une fierté d’autant plus grande. Nous y déambulons en barque sur un rio déroulant ses méandres sous le couvert des palétuviers rouges. Nous y surprenons un raton laveur, quelques aigrettes bleues, ainsi qu’une dizaine de paresseux, animaux si rares à voir dans leur milieu naturel. Une aigle harpies fixant leurs vulnérables bébés paresseux de ses yeux . Hay que todos comen…. (il faut bien que tout le monde mange..), sourions nous avec Omar.

A l'hotel est indiqué: nous avons deux vies, et la seconde commence lorsque nous prenions conscience que nous n'en avons qu'une. La vie est effectivement immanquablement différente avant et après ...un séjour à Rincon del mar.