Contexte
Marquant la frontière ouest du pays, cette étendue d’eau longue de prés de 700kms, large de 50,profonde de plus de 1400m en son centre, constitue la seconde réserve d’eau douce au monde (17%) après le lac Baikal. Très transparent ( jusqu’à 17m),et donc peu riche en nutriments ( il est oligotrophique), il contient paradoxalement de nombreuses espèces de poissons endémiques en grande quantité. Les rives du lac constituent le principal milieu de reproduction des petits poissons, se nourrissant de phyto et zooplanctons.
Les Dagaas ( petites sardines) , les Mgebukas (plus gros), ainsi que les fameux cyclidés exportés dans le monde entier pour les passionnés d’aquariophilie, vivent dans la partie supérieure ( température normale 25°C), et constituent la principale ressource de la région.
Problématique sur la biodiversité
Si la pollution ne l’affecte pas trop pour l’instant (peu de rivières l’alimentent, et les industries se concentrent aux abords du lac Victoria plus au nord), la pression humaine et le changement climatique perturbent pourtant déjà fortement son équilibre.
Nous rencontrons à Kigoma des spécialistes à la fois des abords forestiers (Mr Kachua à la fondation Jane Goodall) ainsi que du lac lui-même (Prisca à l’institut Tafiri)
La déforestation et la surpêche, tous deux lié à l’accroissement démographique et aux besoins en ressources qu’il induit, réduisent fortement la riche biodiversité de cette région.
La première signifie une perte d’habitat pour les espèces terrestres (oiseaux, mammifères), et provoque également une érosion des sols, des glissement de terre sur les rives du lac à la saison des pluies. La sédimentation que cela entraine aux abords du lac limite l’espace de reproduction des petits poissons. La surpêche (des règlementations existent pourtant concernant la maille des filets) limite leur reproduction également. Les pêcheurs, prenant au soir le large sur leurs coquilles de noix à voile pour tenter de ramasser dans leur filet, à la lumière de leurs lampes, des bancs de sardines, prennent ce qui se présente mais constatent qu’il y a moins de poissons qu’auparavant.
Le réchauffement climatique vient amplifier ce phénomène en limitant l’apport nutritif des poissons. On mesure en effet une eau plus chaude de 0,4°C à la surface depuis 20 ans. Cette eau moins dense se mélange ainsi moins bien avec les eaux plus profondes apportant normalement de la nourriture ( phyto et zooplancton ) dans la couche supérieure. Ce mélange favorisé par les vents de sud ouest en saison sèche s’effectue d’autant moins bien que ces vents diminuent eux aussi fortement depuis une dizaine d’année
Solutions et projets mis en oeuvre
Outre son action sur la préservation et l’étude des chimpanzés dans le parc national de Gombe, dernier bastion de foret primaire sur la rive est du lac avec Mahale plus au sud, la fondation Jane Goodall mène depuis prés de 30 ans des actions intégrées auprès des villages limitrophes du parc.
Le projet Tacaré permet ainsi une vaste replantation d’arbres qui permettent de renouveler les ressources pour les villageois (construction, fruits, médecine) , de créer par la même des corridors pour les chimpanzés, les singes bleus, les macaques, ainsi que les oiseaux du parc, tout en limitant l’érosion des sols.
Des plans cadastraux dans les villages permettent de délimiter les zones propres à l’habitat, aux cultures (manioc, haricots), à la replantation.
Des « brigades » sont mise en place pour à la fois contrôler l’application de ces règles, et informer/éduquer les villageois (limiter les feux de brousse, utiliser des poele à charbon plus efficaces que les simples feux de bois.
Des fonds sont aussi dédiés à l’éducation. Le niveau d’éducation permettra peut être de diminuer aussi la tendance démographique ( prés de 4 enfants par femme dans la région aujourd’hui), limitant ainsi la pression humaine sur l’environnement local.
Bonjour à tous, Nous sommes contents de constater que vous allez bien et vous remercions de nous faire profiter de votre voyage et de toutes ces découvertes et informations. Hugo et Maxime pensent beaucoup à Martin et seront heureux d’échanger à nouveau avec lui sur Skype quand ce sera possible. Bonne continuation à tous les 4 et à bientôt !