Ayant préalablement pris contact avec les scouts tanzaniens, nous sommes conviés à les rencontrer à Dar Es Salam.Cette rencontre fut une expérience unique (voir lien vers nos amis scouts) et nous oriente vers un de leurs camps dans les monts uruguru, à 5h de trajet, pour y passer deux journées qui marqueront nos esprits pour longtemps.
La communauté des scouts est une véritable institution en Tanzanie. Présidée notamment par le ministère de l'éducation, elle est fortement soutenue par le gouvernement qui reconnait les vertus de ses valeurs et enseignements. Très présente dans les écoles, chaque enfant est invité à rejoindre les scouts dès le plus jeune âge, et sait qui est Baden Powell. La communauté compte ainsi plus de 500 000 membres. Dotés d'uniformes aux apparences militaires, leur foulard est un signe de reconnaissance et de distinction par toute la société. Ils ont des groupes et commissaires régionaux, et mènent des actions sanitaires sociales et environnementales autonomes ou en soutien d'actions gouvernementales.
A Dar es Salaam, Fredrick, responsable des relations internationales, a réuni à notre grande surprise une vingtaine de responsables et jeunes scouts pour nous accueillir dans une ambiance très joviale et professionnelle : chansons rigolotes en introduction, présentation formelle de l'organisation scout en Tanzanie et des EDLN en France, témoignages des jeunes scouts sur leurs activités et sujets d'intérêt, échange de présents (banderole Edln, couteau Opinel, foulards et bracelets tanzanien), photo protocolaire devant le bâtiment, puis plantation, par nos soins, de 4 arbustes en l'honneur de notre visite !
Nous sommes heureux de sentir la curiosité des jeunes scouts concernant les objectifs spécifiques et la symbolique des scout éclaireurs de la nature. Nombreux parmi eux mènent des actions de protection de la nature.
Le Bahati camp se tient sur 11 hect de forêt tropicale, accessible uniquement à pied, dans le lit d’une rivière. Nous y installons notre campement. Avant que la nuit ne jette son voile, comme chaque jour de l'année vers 18h30, de grosses billes de bois sont fendues afin de préparer un grand feu.
Nous chantons et dansons en tournant autour du brasier qui illumine les visages joviaux, souriant aussi à nos pas inhabitues. Les scouts chantonnent également les chants Edln dont ils apprécient la mélodie.
S’ensuit le repas en cercle autour du feu, une première pour les garçons que d’utiliser leur main droite pour attraper puis accompagner la nourriture dans leur bouche, riz poisson chat, ou ougali, plat national compose de purée de farine de mais, sauce tomate, légumes verts et haricots rouges.
A la veillée vient enfin l'interview, animée et traduite par le professeur Pienel, concernant nos 3 sujets d'intérêt : évolution de la biodiversité, manifestations et solutions au changement climatique, impacts potentiels de la crise sanitaire sur l'environnement (risques et opportunités) que nous soumettrons tout au long du voyage.
Nous constatons l'enthousiasme avec lequel les scouts s'affirment et débattent sur ces questions.
Ils observent notamment une diminution du nombre de serpents, de caméléons, d'oiseaux, et bien sur les grands animaux ne sont présents que dans les zones désertées par l'activité humaine. La restauration des habitats naturels, la lutte contre le braconnage, la cohabitation avec l'agriculture
La fonte des dernières neiges du Kilimandjaro est le symbole fort du changement climatique dans le pays, mais localement à Morogoro on constate davantage de dégâts dues à des pluies torrentielles ou des sécheresses prolongées.
La plantation d'arbres, le recyclage des plastiques, la captage de l'energie de la foudre apparaissent parmi les solutions possibles.
Je présente des types de projets, parfois déjà menés mais insuffisamment soutenus techniquement et financièrement, pour lutter contre ces effets globaux tout en améliorant la condition de vie et l'économie locale : retenues d'eau saisonnières servant à l'irrigation, la production d'hydroélectricité, la pisciculture voire les activités touristiques, soutien à la commercialisation de kits solaires photovoltaïques pour les habitations reculées, et de poêles à charbon de bois plus efficients, de projets éoliens possiblement adaptés dans certaines régions du sud.
Concernant le transport, à 5 sur une moto, 25 dans un minibus, à pied ou à vélo, peu de leçons à donner !
Apres avoir élaboré un monde parfait où le saccage de la nature par l'homme ne serait plus qu'un triste épisode de son histoire, nous nous endormons dans ce camping 1000 ⭐.
Au petit jour séance de jogging et partage de jeux scouts amusants, avant d’entamer une longue journée de randonnée à l’assaut d'un bâtiment de l'époque coloniale (le morning site) construit en 1911 par les anglais, et juché sur un promontoire dans les monts Uruguru.
Les scouts sont très enjoués de nous détailler chaque culture. la terre rouge et riche irriguée en toute saison et assommée de soleil procure legumes (manioc,ignames,patates douces,haricots,maïs) et fruits (bananes,fraises,papayes,mangues). Les modestes familles de cultivateurs complètent ces ressources, insufisamment valorisees, par l'élevage de quelques volailles ou poissons. Martin et Simon marchent aussi bien que ces grands scouts dans ces pentes abruptes ,plaisantent sans cesse avec eux , déchiquètent des bouts de canne à sucre et boulottent des fraises ou mûres sauvages tout au long du trajet. Special temps fort et selfies à la Chomba waterfall.
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